Bonjour chers amis, j’espère que vous allez bien.
 
Aujourd’hui ma demande d’asile a été approuvée en France et maintenant je suis officiellement reconnu comme réfugié…
 
Je voudrais vous informer à ce sujet, chers amis. Merci pour toute votre gentillesse et votre amour pendant mes deux ans et demi en France…
 
Durant cette période difficile en tant que demandeur d’asile, vous, les honorables gens de France, m’avez aidé à retrouver une vie normale.
Je sais que tous les demandeurs d’asile n’ont pas la grande chance d’avoir le soutien d’une nation et que tous ne parviennent pas à avoir de bons amis comme vous. Chacun de vous m’a donné la chance de revivre, merci pour tout.
Être avec vous m’a beaucoup appris. J’ai appris de vous qu’être un meilleur être humain n’est pas une tâche difficile… J’ai appris de vous que le monde peut être purifié de la haine en un coup d’œil !
Vous connaissez la vraie paix et vous en comprenez la signification. Ce serait juste que vous receviez un prix Nobel de la paix tous les jours à travers l’histoire ! Je ne parle pas par émotion, je parle de l’expérience de vie dans sept pays en trois ans, dans exactement les mêmes conditions qu’à mon arrivée en France!
 
Tout d’abord, je remercie la police française, qui a ignoré l’article 13 de la loi sur les droits de l’homme. Les policiers m’ont déchargé du train, le train même que j’attendais depuis des années ! Le train qui m’emmène dans un pays dont j’ai parcouru toutes les villes, rues et ruelles dans les pages des livres des grands de la littérature mondiale ! Je remercie le jeune policier dont j’ai oublié le nom, aux cheveux blonds et aux yeux bleus, qui a souri à mon visage fatigué et m’a conduit respectueusement hors d’un pays dont je savais dans toute ma vie qu’il était une grande partie de moi …Une grande partie de mon être. Je sais clairement ce qu’il y a dans mon esprit. Toute la philosophie, la littérature et l’art qui ont constitué les cellules de mon cerveau, ne sont sortis que de ce sol, la France ! Je remercie les policiers et même la voiture Peugeot qui m’ont emmené à la frontière italienne pour être expulsé de France … C’est là que j’ai rencontré un grand homme comme Cédric Herrou !
 
C’était par l’intermédiaire de deux jeunes filles nommées Manon et Hélène. Et après elles, j’ai rencontré la chère Camille Lévy, la jeune fille au beau sourire et à l’esprit ouvert, comme beaucoup d’intellectuels, et qui, comme Einstein, voyait clairement le monde inconnu et qui, comme Sigmund Freud, a pénétré mon subconscient et a habilement retiré la douleur des années d’immigration.
Elle m’a été présentée avec Xavier, Madeleine, Louis Simon, Bérénice, Paco Garcia, Mathilde et beaucoup d’autres amis et aussi avec les chers Victor et Claire qui m’ont accepté dans leur famille et m’ont présenté Nina Bertrand, Marie et Ervan , Jérémie et Sandra.
 
Après cela, ces amitiés se sont répandues entre nous, comme un tapis iranien plein de beaux motifs et cela continuera toujours. Aussi longtemps que je serai en vie, je ne laisserai jamais se détériorer ces amitiés.
 
Que puis-je dire du cher Cédric? De celui qui m’a donné la grande dynastie de l’amitié. Une famille nombreuse de la taille d’une terre et un père comme Christian. Il m’a présenté Michel et sa chère famille, et Michel m’a fait découvrir un autre monde plein d’amour et d’affection et m’a présenté à beaucoup d’amis comme Ludovic, Catherine et …
 
Merci à Alizée, Thibault, Diane et aussi à Jeanne qui m’a présenté à Guillaume Soto-Mayor grâce à son frère Damien. Je me souviens de l’histoire de Guillaume Tell qui s’est battu pour la libération des autres !
Guillaume m’a fait une grande faveur et m’a fait découvrir la plus grande partie de la société et culture françaises. Et en plus, il m’a donné une nouvelle vie et m’a présenté à sa famille : Anne, sa mère, gentille dame venue de Suisse, qui me rappelle Rousseau et m’aurait peut-être accepté comme Emile, et Bertrand, son père, qui me rappelle Alexis de Tocqueville et qui m’apprend l’histoire de la révolution et me dit comment parvenir à la démocratie. Guillaume m’a aussi donné un frère, nommé Bastien.
 
Guillaume, mon cher frère, je vis dans ton appartement depuis environ deux ans et tu m’as apporté cette grand chance et belle opportunité d’écrire et de lire en toute tranquillité. Merci pour toute ta gentillesse. Tu m’as montré un autre monde. Avec ton aide ininterrompue, j’ai pu faire un grand pas dans l’apprentissage d’une nouvelle langue.
 
Une langue que j’adore plus que toute autre , la langue vraiment digne d’éloges … la langue de la littérature et la langue des écrivains français …
 
Merci aussi à mes bons professeurs de français, à Hélène Amoroso et à sa gentille fille Alice Amoroso, ma bonne amie avec qui j’ai tant appris. Je tiens à remercier Mme Véronique, ma professeure à l’école des Beaux-Arts, ainsi que ma jeune amie, la professeure de littérature moderne, Anne.
 
Enfin, je tiens à remercier M. Daniel Noël et son aimable épouse, Mme Marie-Noëlle Noël , et leurs amis, Marie et Pierre, pour m’avoir donné l’opportunité de séjourner deux fois dans leur bel endroit de Bretagne à Saint -Briac (la Maison des Artistes en exil) et d’exposer aussi mes oeuvres artistiques!
 
Je m’excuse auprès des amis dont je n’ai pas mentionné les noms dans cette lettre, de nombreux amis qui m’ont aidé autant que les autres à progresser dans la relance de ma vie dans la société française.
 
J’espère pouvoir être utile à la société civile et à notre communauté.
 
Hossein Hajizadeh Siboni