Quand je suis entré dans cet endroit, deux choses ont pénétré mes yeux et je crois qu’elles seront gravées dans la page de mon esprit pour toujours, afin qu’elles ne disparaissent jamais…

La première était le beau sourire de mon professeur et bonne amie qui est venue me saluer de loin et m’a fait un signe de la main… La beauté de ce sourire ne peut être définie par aucun mot, exprimer ce sourire est aussi difficile qu’exprimer le goût du plaisir…

La deuxième chose que je n’oublierai jamais, ce sont les yeux fermés de jeunes étudiants à cause des images qui montraient la douleur d’un être humain. De beaux yeux qui ont le droit de voir le meilleur…

Je voulais crier et dire : « mes chers, ouvrez vos beaux yeux, mes souffrances sont finies, je suis maintenant avec vous dans notre beau Paris « . J’aurais aimé murmurer à leurs oreilles et leur dire d’ouvrir leurs beaux yeux et de voir le monde magnifique… Mais quelque chose à l’intérieur de moi me suppliait, criant des gémissements endormis à l’intérieur de moi et disant : Regarde, il ne reste plus rien de la beauté sauf les visages innocents d’enfants et d’êtres humains qui ne sont pas coupables mais doivent endurer la souffrance…

Mes chers amis : Ce que j’ai vécu peut vous terrifier… Mais si je rentrais dans la même situation et que je voulais choisir entre rester dans une société sans rêve ou la même douleur que j’ai vécu au cours de ce long voyage, cette fois encore je choisirais consciemment de rechercher mes rêves…

Lors de mon voyage en France, j’ai appris que la quête de nos rêves est de découvrir la vérité. Ce qui existe entre l’homme et la mort, c’est le désespoir…J’ai appris de la philosophie d’Albert Camus qu’il faut combattre pour passer au-delà du vide…
Ma sœur, alors qu’elle savait que je mourais de faim dans les jungles des Balkans, a dépensé toute sa fortune en chirurgie esthétique du nez, et à ses photos sur sa page Instagram arguant que quelques personnes de plus l’aimeraient… Croyez-moi, ce n’est pas un malentendu.

Toute la société veut un petit faux cœur, c’est le scandale de la société humaine. Mais le vide sera toujours, et c’est dans son être qu’il y a un sens au-delà du vide.
Toute la nature m’est témoin, la forêt n’est pas l’ennemie de l’humanité.
Ce que nous devons fuir, ce n’est pas la forêt, ni les animaux sauvages, c’est les gens qui ont soif du sang de milliards de leurs semblables.

J’ai appris dans toutes mes souffrances que la vie n’est pas Dieu et la sainteté de l’homme, la vie est un silence absolu de l’intérieur.
J’ai tellement aimé mes souffrances que je ne veux pas diminuer leur valeur en les définissant pour des gens stupides…
J’ai appris la vie de la littérature, de Balzac et de ses larmes sur le cadavre de père Goriot. Les mains tremblantes et les yeux larmoyants de Flaubert, lorsqu’il a assisté au suicide de Madame Bovary, m’ont appris que la vie n’est que l’étranger d’Albert Camus, et pour s’en débarrasser, il faut que mythe de Sisyphe.

Quand je souffre dans le champ de la souffrance, c’était la philosophie de Rousseau qui m’avait rappelé que l’homme est né libre mais est partout enchaîné. Pour se débarrasser de cette chaîne, il faut être Emile dans une société qui est l’utopie de Platon. Où le père ne distingue pas ses enfants des autres enfants et qu’aucune femme n’appartient à aucun homme. Dans un pays où soit le roi est philosophe, soit le philosophe est roi…

Alors quand j’ai regardé le ciel, affamé et assoiffé au milieu des arbres au cœur des forêts, j’ai vu le ciel avec toute sa grandeur. Il n’y avait que quelques petites étoiles et j’ai pensé à une petite terre avec tant d’étoiles brillantes comme Hugo… C’est pourquoi j’ai pleuré de toutes mes forces et j’ai dit : « Ô les yeux, soyez témoignage, le jour viendra où je marcherai dans mon propre monde. »

La brûlure des larmes qui caressaient mes yeux fatigués a arraché le voile de mes yeux et j’ai regardé au-delà de la maison de Swan et les mains faibles de Proust ont versé tellement de gâteaux au chocolat dans ma gorge que si je survivais encore trente-sept siècles je n’en n’oublierais pas le goût…

La nature m’a appris à rechercher le plaisir dans un endroit où les vagues rebelles avaient brisé la douleur du bateau pourri de la société, je vois du plaisir dans les tempêtes du désert qui se déplacent comme une belle danseuse.
La honte de la société est la richesse des riches.

Je me demande pourquoi les êtres humains rêvent de s’accrocher à une corde pourrie qui va bientôt jeter tous ceux qui s’y accrochent dans la vallée de la destruction…
Je n’ai pas peur des dieux, Molière m’a appris à ne pas me laisser tromper par les esclaves.

Quand le froid secoue mes os et que j’entends le doux bruit de mes dents, le feu allumé par les mains de Zola au cœur des montagnes de charbon me réchauffe, toute comme l’étreinte d’un amant qui réconforte son amant…
Ne pense pas à toutes mes douleurs, j’ai voyagé en Afrique avec Céline, pensé aux douleurs d’un enfant qui reste collé à ses os à cause de la faim dans la peau.
Je n’ai pas peur des piqûres de serpents et de scorpions, ils rient et chantent pour moi comme les gitans de Hugo.
Au coeur de la forêt, je ne trouve pas Richard Clayderman‎ pour me jouer du piano et ballade, j’accorde l’instrument murmurant des moustiques aux toiles d’araignées avec les mains Romain Rolland et Jean-Christophe me chante…

Dédicace à mon meilleur professeur, Véronique Teyssandier qui mérite les meilleurs éloges de l’Académie française de langue et de culture pour ses efforts Ininterrompu et inlassables pour enseigner la langue, la littérature et la culture françaises, ainsi que pour faire découvrir d’autres cultures.

 

Avec grand respect et amitié

Un grand merci au gentil directeur Scott Lyngaas et au personnel de IES ABROAD pour avoir invité et offert l’opportunité de parler à leurs étudiants, ce fut un grand honneur d’être avec vous pendant deux heures.

Merci pour tout vous gentillesse et votre cadeau…

Hossein Hajizadeh Siboni